Comment bien apprendre grâce à la gestion mentale ?
La gestion mentale ont été mis en évidence par Antoine de la Garanderie, pédagogue, docteur en lettres et philosophe.
En étudiant les motifs d’échec et de réussites des apprenants, il a dégagé un processus cognitif qui met l’élève au centre de la pédagogie et le rend acteur de son apprentissage.
Par là même, il fut l’un des précurseurs de la pédagogie différenciée.
S’il est une compétence que les élèves devraient apprendre en premier, c’est de comprendre le fonctionnement de l’apprentissage : apprendre à apprendre.
Trop souvent, les consignes qu’on leur donne sont limitées à « apprends ceci », « réfléchis », « résous »…
Rarement, on leur explique le pourquoi et le comment. Il s’agit là pourtant de la base de tout apprentissage.
La gestion mentale est un soutien à l’apprentissage qui se base sur trois principes :
Chaque élève est capable de réussite
L’introspection est la source de l’apprentissage
La mise en projet permet la restitution, l’utilisation et la transformation des acquis.
Quels sont les 5 gestes mentaux ?
Vous connaissez certainement la différence entre « voir » et « regarder ». Lorsque l’on voit, on perçoit via notre œil une information, sans porter son attention dessus. « Regarder » entraîne un focus sur un détail précis de ce que l’on voit. L’on doit prendre conscience de ce qu’il faut observer.
Pour que l’attention soit complète, elle doit être liée à l’évocation. Évoquer un élément revient à s’en faire sa propre représentation mentale. Cette évocation sera visuelle, auditive ou kinesthesique (ou un mélange de ces trois possibilités).
Si l’apprenant doit assimiler la définition du mot « armistice », il devrait pouvoir l’évoquer par :
- Je VOIS un document signé par deux chefs d’État ;
- J’ENTENDS ma voix ou celle du professeur qui m’en donne la définition, ou j’entends l’archive sonore d’une émission de radio ;
- Je RESSENS ma main qui tient un stylo et la feuille de papier sous ma paume lorsque je signe le document ;
- Je me refais un film dans lequel je suis un soldat qui sort des tranchées pour serrer la main d’un autre lorsque le bruit des canons cesse.
Plus l’item à apprendre sera évoqué, et de façons complémentaires, plus efficace sera l’apprentissage.
Enfin, cette activité d’évocation ne doit pas exister pour elle-même. Il faut qu’elle soit reliée à un objectif, un but. Pour cela, il faut comprendre la raison pour laquelle le focus doit être fait. « J’apprends ceci pour…. ». Il faut donner un sens à l’apprentissage (que l’on appelle « projet de sens » en gestion mentale.
La mémorisation n’existe pas sans la projection d’avenir. C’est-à-dire que tant que l’apprenant n’imagine pas à quoi servira [dans le futur] ce qu’il apprend, il ne pourra pas le retenir.
Il ne s’agira pas ici de retenir pour « réussir l’interrogation », mais d’imaginer l’utilisation ultérieure de l’information.
Par exemple, si l’apprenant relie le principe de la règle de trois avec la possibilité de calculer les proportions d’une recette de cuisine, il se la remémorera dans ce contexte.
De même, s’il relie cette règle avec la notion de pourcentage, il augmentera la mémorisation de cette règle avec toutes les utilisations du pourcentage.
La mémorisation, c’est donc l’attention augmentée de la projection. L’apprenant obtient alors un objet de connaissance.
La compréhension est l’acte de confronter l’objet de connaissance appris avec les autres objets de connaissance que l’apprenant possède.
C’est par cette activité combinatoire, en reliant les diverses informations [par similitude ou opposition, par cause ou par effet entre elles…], qu’apparaît la compréhension.
La réflexion naît du tri et de la combinaison des éléments appris en vue de résoudre un problème.
Cette réflexion devra passer par trois stades afin d’être optimale :
- L’évocation du problème, de la notion à comprendre ou à dégager ;
- Récupérer, trier et combiner les acquis dans le but de dégager ceux utiles à la résolution du problème et leur donner « force de loi » ;
- Appliquer cette loi au problème pour en trouver la solution.
Par exemple, si l’apprenant doit trouver la surface d’un cube déplié, il devra d’abord pouvoir se remémorer ce qu’est physiquement un cube, le visualiser. Il sera attentif aux éléments donnés dans l’énoncé du problème, comme la mesure d’une arrête.
Il devra ensuite retrouver les informations qui sont liées à cette notion de cube et trier celles qui lui sont utiles :
- 6 faces identiques [utile] ;
- 12 arêtes [inutiles] ;
- Constitué de 6 carrés [utile] ;
- La formule du périmètre du carré [inutile] ;
- La formule de l’aire d’un carré [utile].
En combinant ensuite les informations utiles, il pourra trouver et appliquer la « loi » qui permet de calculer la surface d’un cube développé : arrête X arrête [surface d’un carré] X 6 [nombre de carrés dont est constitué un cube].
C’est grâce à cette réflexion que peut avoir lieu le transfert des connaissances vers d’autres concepts.
L’imagination est une projection vers l’inconnu. Il ne s’agit pas de rêverie, mais d’une démarche consciente d’aller vers ce qui n’existe pas encore.
L’imagination est utile dans un premier temps pour l’évocation [lorsqu’elle est utilisée pour projeter l’attention vers l’évocation].
Elle est ensuite source de création d’hypothèses. C’est le moyen de trouver des réponses inédites, de sortir du cadre pour trouver de nouveaux chemins.
Antoine de la Garanderie distingue deux types d’utilisateurs [qui peuvent tour à tour être l’un ou l’autre] :
- Le découvreur : il observe ce qui existe et en dégage des lois inédites ;
- L’inventeur : il crée à partir de réflexions et d’observations.
L’imagination créatrice, c’est « partir de ce que je connais pour aller vers l’inconnu ». C’est transformer la réalité, révéler le caché ou remarquer l’absence et y remédier en inventant.
C’est le « Et si ? ».
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